- Et moi, aujourd’hui, en cette Pâques, qu’est-ce que je fais ?
- La foi dans le Christ Ressuscité est une mise en mouvement
- Nous annonçons la résurrection du Christ
- Pâques a apporté la fraternité et le dialogue
Partage : Quels sont les mots qui attirent mon attention et pourquoi ? Qu’est-ce que ce passage dit? Qu’est-ce que ces paroles ont à voir avec ma vie ? Qu’est-ce que je réponds à cette Parole ?
En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé. Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. » Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui. (Mt 28, 8-15)
Pâques a apporté la fraternité et le dialogue [1]
Le lundi après Pâques est appelé « Lundi de l’Ange », selon une très belle tradition qui correspond aux sources bibliques sur la Résurrection. En effet, les Évangiles [2] racontent que, quand les femmes allèrent au Sépulcre, elles le trouvèrent ouvert. Elles craignaient de ne pas pouvoir entrer parce que la tombe avait été fermée par une grande pierre. En revanche, elle était ouverte; et de l’intérieur, une voix leur dit que Jésus n’est pas là, mais qu’il est ressuscité.
Pour la première fois, sont prononcées les paroles: « Il est ressuscité ». Les évangélistes nous rapportent que cette première annonce fut donnée par les anges, c’est-à-dire les messagers de Dieu. Cette présence angélique a une signification: de même que c’est un ange, Gabriel, qui avait annoncé l’Incarnation du Verbe, ainsi, pour annoncer pour la première fois la Résurrection, une parole humaine n’était pas suffisante. Il fallait un être supérieur pour communiquer une réalité si bouleversante, si incroyable que sans doute aucun être humain n’aurait osé la prononcer. Après cette première annonce, la communauté des disciples commence à répéter: « C’est bien vrai! le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon » [3]. Cette annonce est belle. Nous pouvons le dire tous ensemble à présent: « C’est bien vrai! le Seigneur est ressuscité ». Cette première annonce — « C’est bien vrai! le Seigneur est ressuscité » — exigeait une intelligence supérieure à celle humaine.
Aujourd’hui est un jour de fête et de convivialité vécu traditionnellement en famille. C’est une journée de famille. Après avoir célébré la Pâque, on ressent le besoin de se réunir encore avec ses proches et avec ses amis pour faire la fête. Parce que la fraternité est le fruit de la Pâque du Christ qui, avec sa mort et sa résurrection, a vaincu le péché qui séparait l’homme de Dieu, l’homme de lui-même, l’homme de ses frères et soeurs. Mais nous savons que le péché sépare toujours, il crée toujours des inimitiés. Jésus a abattu le mur de division entre les hommes et a restauré la paix, en commençant à tisser le réseau d’une nouvelle fraternité. A notre époque, il est très important de redécouvrir la fraternité, telle qu’elle était vécue dans les premières communautés chrétiennes. Redécouvrir comment laisser une place à Jésus qui ne sépare jamais, qui unit toujours. Il ne peut y avoir de véritable communion et d’engagement pour le bien commun et la justice sociale sans fraternité et partage. Sans partage fraternel, on ne peut réaliser de communauté ecclésiale ou civile: il n’existe qu’un ensemble d’individus mus ou regroupés par leurs propres intérêts. Mais la fraternité est une grâce que fait Jésus.
La Pâque du Christ a fait exploser dans le monde une autre chose: la nouveauté du dialogue et de la relation, une nouveauté qui pour les chrétiens, est devenue une responsabilité. En effet, Jésus a dit: « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres » [4]. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous refermer sur notre sphère privée, sur notre groupe; mais nous sommes appelés à nous occuper du bien commun, à prendre soin de nos frères, en particulier ceux plus faibles et marginalisés. Seule la fraternité peut garantir une paix durable, peut vaincre la pauvreté, peut éliminer les tensions et les guerres, peut extirper la corruption et la criminalité. Que l’ange qui nous dit: « Il est ressuscité », nous aide à vivre la fraternité et la nouveauté du dialogue et de la relation et la préoccupation pour le bien commun.
Que la Vierge Marie, que, en ce temps pascal, nous invoquons sous le titre de Reine du Ciel, nous soutienne par sa prière, afin que la fraternité et la communion dont nous faisons l’expérience en ces jours de Pâques, puissent devenir notre style de vie et l’âme de nos relations.
[1] Pape François. Regina cæli. Place Saint-Pierre. Lundi de l’Ange, 2 avril 2018.
[2] cf. Mt 28, 1-10, Mc 16, 1-7; Lc 24, 1-12.
[3] Lc 24, 34.
[4] Jn 13, 35.